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Économie

Affaire Spanghero: "Lur Berri doit revenir à ses missions d'origine"

Lur Berri, propriétaire de Spanghero, "doit prendre un virage à 180° dans ses stratégies pour revenir à ses origines", estime le syndicat agricole basque ELB.

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L'affaire Spanghero "illustre la dérive de la coopérative Lur Berri et les conséquences qu'a sa stratégie d'expansion et d'internationalisation sur les producteurs locaux, sur les consommateurs et plus largement, sur le développement économique et social du territoire," estime le syndicat agricole ELB, syndicat majoritaire au Pays Basque nord. "Lur Berri doit revenir à ses missions d'origine," réclame le syndicat.

La stratégie choisie depuis quelques années par la coopérative basque Lur Berri, propriétaire de Spanghero, est celle de "grossir toujours pour être un acteur majeur sur le grand marché mondial, jusqu'à se brûler les ailes comme le montre l'affaire" de la viande de cheval vendue comme du boeuf, a dénoncé ELB dans un communiqué.

Créé en 1936 sous forme de coopérative de céréales à Aïcirits, Lur Berri a connu un fort développement à partir des années 1980, avec le rachat de nombreuses sociétés. En 2009, elle a pris le contrôle de la société Spanghero de Castelnaudary (Aude), et en 2012, elle a pris le contrôle du groupe Alfesca, regroupant les marques Labeyrie, Delpierre et Blini. Lur Berri jouit d'une insolente santé financière, affichant en 2011/2012 un chiffre d'affaires consolidé de 1.128M€, soit une hausse de 85% par rapport à l'année précédente.

>> Lire : Lur Berri, une coopérative devenue "monstre" agroalimentaire

"Eloigné des intérêts et des besoins du territoire, Lur Berri ne cherche plus à vendre et valoriser les produits locaux, ni à structurer les filières locales", estime ELB. A travers sa filiale Spanghero, "elle préfère importer de la viande chevaline à 0,5 ou 1 euro/kg (départ) alors que les paysans locaux n'arrivent pas à valoriser leurs bovins," dénonce le syndicat.

De même, "elle a laissé tomber l'abattoir de Saint Palais, un abattoir de proximité" et "se refuse à tout effort de traçabilité (trop contraignant pour elle) pour mettre à disposition du maïs local aux producteurs de lait de brebis qui en réclament, malgré les sollicitations régulières du syndicat de l'AOC l'Ossau-Iraty", ajoute le syndicat agricole basque.

Selon ELB, ce qui est en cause, ce n'est pas un cas isolé, "c'est le système commercial alimenté par la recherche sans scrupule du profit maximum, la logique libérale à tout crin, qui passe au-dessus des producteurs et des consommateurs et qui ne tient compte que du bénéfice comptable". En plus, cette affaire "jette le discrédit sur tous les éleveurs et adhérents de Lur Berri qui n'ont pourtant rien à voir avec ces magouilles", regrette ELB.

À cela s'ajoute que la gestion "irresponsable" de Spanghero, peut mettre en péril aussi, l'emploi des 300 salariés de la société.

ELB estime que "Lur Berri doit prendre un virage à 180° dans ses stratégies pour revenir à ses origines, une coopérative créé par des paysans pour développer de façon collective et durable leur territoire et non une entreprise au profit de certains individus". Le syndicat appelle les paysans à interpeller la coopérative en ce sens, ce lundi 18 février à 11h devant le siège de Lur Berri à Aicirits.

La société Spanghero a sciemment commercialisé de la viande de cheval destinée à des préparations culinaires sous l'étiquetage "viande de boeuf", selon le ministre délégué à la Consommation, Benoît Hamon. Les dirigeants de Spanghero, dont Barthélemy Aguerre (PDG), seront traduits en justice si la tromperie est établie, a annoncé le gouvernement.

>> Lire : Spanghero : Le gouvernement accuse, Aguerre contre-attaque

Selon des informations diffusées ce vendredi par France Info, les enquêteurs de la répression des fraudes (DGCCRF) auraient entre leurs mains près de 1.500 pages de factures saisies ces derniers jours dans l'usine de la société à Castelnaudary. Sur ces documents, apparaît le code "0205 0080", utilisé pour la viande de cheval (contre "0201" ou "0202" pour le boeuf).

Point d'étape sur l'enquête (14 février 2013)

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