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Collectivité basque : vague d'indignation après les propos de Valls

Rédaction

Les propos de Manuel Valls sur la collectivité Pays Basque ont provoqué un tollé au sein de la classe politique du Pays Basque, de la gauche abertzale à l'UMP en passant par le PS et le Modem.

  • Manuel Valls. Photo: EFE

    Manuel Valls. Photo: EFE

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L'hostilité que le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a manifesté à l'égard de la création d'une collectivité spécifique Pays Basque et l'amalgame qu'il a fait entre la demande d'une collectivité et la dissolution de l'ETA ont provoqué une vague d'indignation au sein de toutes les forces politiques du Pays Basque.

Dans un entretien accordé au correspondant à Paris du quotidien El Pais suite à l'arrestation de deux membres présumés de l'ETA, Manuel Valls a affirmé qu'"il n'y aura pas de Pays Basque français dans la prochaine loi de décentralisation". "Il n'y aura pas de structure administrative basque, nous ne voulons pas ouvrir ce débat. Nous y voyons très clair, tant que l'ETA ne décidera pas de déposer les armes, nous serons inflexibles," a-t-il ajouté.

Ces propos se produisent au moment où il existe au Pays Basque nord un large consensus autour du besoin de créer une collectivité Pays Basque et après que la ministre de la Réforme de l'Etat et de la Décentralisation, Marylise Lebranchu, avait annoncé début octobre qu'il y aura une "reconnaissance" du Pays Basque.

Les propos de Manuel Valls n'ont donc pas tardé à provoquer un tollé au sein de la classe politique du Pays Basque, de la gauche abertzale à l'UMP en passant par le PS et le Modem.

"Que Monsieur Valls soit hostile à une collectivité territoriale pour le Pays Basque, c'est son droit le plus absolu," a dit Max Brisson, conseiller général UMP de Biarritz, "qu'il s'adresse aux élus républicains du Pays basque français en faisant l'amalgame entre une position aujourd'hui majoritaire et l'action unanimement condamnée de l'ETA est plus qu'une maladresse, c'est une faute politique".

"La démarche initiée par le Conseil des élus du Pays Basque, le travail collégial associant élus et représentants de la société civile méritaient autre chose qu'une réponse à l'emporte-pièce," a-t-il ajouté. Manuel Valls fait preuve d'une "méconnaissance totale des réalités et des attentes du Pays Basque", a-t-il souligné. Et de conclure: "je ne voudrais pas dans l'avenir que le ministre de l'Intérieur ait à combattre les conséquences de propos qui n'ont pour objectif que de renforcer l'image de premier flic de France qu'il veut se donner en balayant d'un revers de main un travail qui aurait mérité une autre écoute."

"Valls commet une grave erreur et fait preuve de mépris à l'égard du Pays Basque", a dit Jean-Jacques Lasserre (Modem), président du Conseil des élus, selon France 3 Euskal Herri.

Les propos de M. Valls "ne sont pas recevables alors qu'ETA a fait cesser le bruit des armes de façon irréversible. Je réfute la référence à ETA. Le gouvernement devrait travailler à la construction de la paix," a dit François Maitia (PS), vice-président du Conseil Régional d'Aquitaine, selon Sud Ouest. "Malgré ces déclarations, nous ne renoncerons pas, car notre revendication date de la révolution française. Nous allons poursuivre notre travail de sensibilisation."

"J'ai cru à une mauvaise plaisanterie, je suis blessée", a dit de son côté la députée PS Sylviane Alaux.

Selon la gauche abertzale (indépendantiste), les déclarations du ministre sont "dans la droite ligne de la gestion faite durant le "sarkozysme"". "M. Valls peut bien refuser d’ouvrir le débat, il est déja ouvert et très avancé, en témoigne les réflexions produites par le conseil de développement et le conseil des élus. On ne peut pas accepter un tel déni de démocratie de la part de M. Valls, il doit accepter et respecter la parole du Pays Basque," a dit la gauche abertzale dans un communiqué.

"Si le gouvernement actuel veut rompre avec la gestion sarkozyste du conflit en Pays Basque, la reconnaissance institutionelle du Pays Basque ainsi que le rapprochement des prisonniers politiques devraient être les premiers pas du "changement". Les socialistes français sont face à une opportunité historique de résoudre le conflit en Pays Basque, il ne leur reste plus qu’à la saisir," ont-ils souligné.

Indignées, les trois parlementaires socialistes Frédérique Espagnac, Sylvian Alaux et Colette Capdevielle ont demandé un entretien avec le ministre de l'Intérieur.

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