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L'Italie tourne la page Berlusconi

Rédaction

De nombreux Italiens se réjouissent de voir s'achever les années Berlusconi, marquées par de nombreux scandales.

  • Silvio Berlusconi. Photo: EFE

    Silvio Berlusconi. Photo: EFE

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Le président du conseil italien Silvio Berlusconi a remis sa démission au président Giorgio Napolitano, samedi soir.

Devant le palais du Quirinal, des chanteurs et musiciens l'attendaient en interprétant l'"Alleluia" de Handel, à l'heure où de nombreux Italiens se réjouissaient de voir s'achever les années Berlusconi, marquées par de nombreux scandales.

Devant les bureaux du président du Conseil, et d'autres bâtiments gouvernementaux dans tout Rome, des centaines de personnes s'étaient rassemblées dans la journée, pour assister aux dernières heures du gouvernement du "Cavaliere" et le huer sur son passage, ainsi que ses ministres.

"Honte!", et "Dehors!", scandaient les manifestants, bon nombre brandissant des affiches "Bye Bye Silvio Party", lui signifiant de manière plus festive que les marchés que le temps était venu pour lui de démissionner.

 

 

Lors d'un dernier conseil des ministres extraordinaire, "Il Cavaliere" a remercié ses "collègues de gouvernement" et adressé un remerciement particulier au sous-secrétaire (à la présidence du Conseil) Gianni Letta.

Après le Sénat la veille, la Chambre des députés italiens a adopté samedi les mesures d'austérité réclamées par l'Union européenne. Les députés ont approuvé ce nouveau plan de rigueur par 380 voix contre 26 et deux abstentions.

L'économiste respecté Mario Monti apparaît comme le mieux placé pour succéder au "Cavaliere" et prendre la tête d'un gouvernement intérimaire.

S'il a clairement la préférence de Giorgio Napolitano et des marchés internationaux, Mario Monti ne fait pas l'unanimité au sein du parti de Silvio Berlusconi, le Peuple de la liberté (PdL), et de la Ligue du Nord, son remuant allié.

Le président italien a appelé samedi les parlementaires à faire passer le bien du pays devant les intérêts personnels et à court terme. "Toutes les forces politiques doivent agir avec le sens des responsabilités", a insisté M. Napolitano, un appel indirect au PdL et à la Ligue du Nord à travailler avec le nouveau gouvernement.

Le ministre de l'Intérieur Roberto Maroni, membre de la Ligue du Nord, n'en a pas moins fait clairement savoir que son parti s'inscrirait dans l'opposition à un gouvernement Monti et ne participerait à aucune coalition que ce dernier pourrait tenter de former.

Contesté par la rue italienne et pressé à la fois par les marchés et les dirigeants européens, Silvio Berlusconi avait annoncé mardi soir son intention de laisser la place, après avoir perdu sa majorité absolue à la Chambre des députés sur un vote de routine.

Il s'était engagé à démissionner après l'adoption définitive par le Parlement des réformes réclamées à l'Italie pour apaiser les marchés et tenter d'endiguer la crise de sa dette. Le Sénat a approuvé vendredi par 156 voix contre 12 le projet de loi sur le budget contenant ces mesures. Avant d'être suivi samedi par les députés.

Avec ce départ annoncé, l'Italie tourne définitivement la page Berlusconi. A 75 ans, le milliardaire magnat des médias, arrivé au pouvoir pour la première fois en 1994 avec son parti Forza Italia, n'ira donc pas au bout d'un troisième mandat marqué notamment par les scandales sexuels, les soirées "bunga bunga" et ses démêlés avec la justice dans des affaires de corruption et de conflit d'intérêt.

Mais c'est bien la crise dans la zone euro qui aura eu raison de "Sua Emittenza". Après la Grèce et le Portugal, l'Italie est aujourd'hui clairement dans le viseur des marchés, avec une dette à 1.900 milliards d'euros, soit 120% de son PIB. Son taux d'emprunt sur dix ans est redescendu à 6,48% vendredi, après avoir dépassé dans la semaine la barre critique des 7%, le même seuil qui avait fini par contraindre Athènes et Lisbonne à demander un plan de sauvetage.

L'Union européenne et le Fonds monétaire international ont mis Rome sous pression, l'enjoignant à présenter rapidement des mesures destinées à résorber sa dette abyssale. La directrice générale du FMI Christine Lagarde a estimé samedi que la transition politique en Italie devait envoyer "un message clair de clarification et de crédibilité", tout en vantant les "qualités" de Mario Monti.

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