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Les cessez-le-feu de l'ETA

Rédaction

La bande armée ETA a déclaré plusieurs trêves depuis sa fondation. Voici un bref aperçu chronologique des cessez-le-feu de l'ETA.

  • Des membres de l'ETA annonçant un cessez-le-feu. Photo: EITB

    Des membres de l'ETA annonçant un cessez-le-feu. Photo: EITB

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Depuis sa fondation en 1959, la bande armée ETA a déclaré plusieurs trêves, bien qu'elle ne les ait pas toujours respectées.

Les trêves se limitaient souvent à des objectifs concrets, que ce soit aux élus politiques, aux fonctionnaires des prisons, aux policiers du Pays Basque ou au territoire de la Catalogne, pour ne citer que quelques exemples.

Voici un bref aperçu chronologique des cessez-le-feu de l'ETA.


Le 28 janvier 1988: première trêve

Une première offre de trêve eut lieu le 28 janvier 1998. Quelques jours plus tôt, les partis politiques représentés au parlement basque avaient souscrit l'"Accord pour la pacification et la normalisation d'Euskadi", dénommé le "Pacte d'Ajuria Enea".

Dans ce contexte, l'ETA décida d'une trêve unilatérale de 60 jours. Devant l'échec des négociations avec le gouvernement espagnol, ETA rompit la trêve en séquestrant l'industriel Emiliano Revilla.


Le 8 janvier 1989: conversations d'Alger

Après la libération d'Emiliano Revilla et la déclaration d'une trêve unilatérale de 15 jours de la part de l'ETA, les conversations d'Alger, entre le gouvernement socialiste de l'époque et une délégation de l'ETA, commencèrent le 8 janvier 1989.

Ces conversations s'achevèrent sur un échec, chaque partie accusant la partie adverse de manque de volonté. Trois mois plus tard, l'ETA déclara "ouverts" à nouveau tous ses "fronts de lutte".


Le 10 juillet 1992: après la prise de Bidart

En mars 1992, le sommet dirigeant de l'ETA est arrêté à Bidart, en Pays Basque nord, ce qui constitue un terrible coup pour la bande armée. En juillet, l'ETA déclara un cessez-le-feu de 60 jours.

À la suite des arrestations de 1992, la stratégie de négociation de l'ETA se modifie substantiellement. La dite Alternative Démocratique contient une nouvelle proposition qui envisage deux scènes différentes de négociation, l'une entre l'ETA et l'État espagnol et l'autre entre les acteurs politiques basques.

Cette proposition signale que, après avoir dépassé le premier stade, au cours duquel l'État espagnol "devra reconnaître le droit à l'autodétermination et l'unité territoriale d'Euskal Herria et garantir le respect de la décision démocratique du peuple basque", l'ETA annoncerait un "cessez-le-feu" qui déboucherait sur un "processus démocratique permettant aux citoyens basques de décider sur tous les aspects concernant l'organisation et sur l'avenir d'Euskal Herria".


Le 23 juin 1996: l'offre du Parti populaire

Il fallait attendre 4 ans pour une nouvelle trêve. En mars 1996, les conservateurs du Parti populaire (droite) remportèrent les élections à Madrid et 4 mois plus tard l'ETA déclara une trêve d'une semaine pour tenter d'entamer des pourparlers avec le nouveau gouvernement de José Maria Aznar. La trêve s'acheva sans résultat.

Un an plus tard, un conseiller municipal basque du Parti populaire, Miguel Angel Blanco, est enlevé et tué par l'ETA. Un attentat mortel qui entraînera de grandes mobilisations sociales.


Le 16 septembre 1998: la trêve la plus longue

En 1998, l'ETA adressa ses revendications directement aux partis nationalistes basques, sans passer par le gouvernement de Madrid. À cette époque, la possibilité d'un cessez-le-feu définitif était assujetti, pour l'ETA, à l'obtention d'un accord nationaliste. C'est dans ce contexte que l'ETA déclara en septembre 1998 un cessez-le-feu inconditionnel et indéfini.

Le gouvernement du Parti populaire parlait d'une "fausse trêve", mais entamait des négociations avec la direction de la bande.

La gauche abertzale (indépendantiste) signa un accord de gouvernance avec les autres partis nationalistes, réclamant la disparition de la violence et choisissant une voie exclusivement démocratique.

Après 440 jours, l'ETA annonça la fin du cessez-le-feu, en culpabilisant le Parti nationaliste basque et Eusko Alkartasuna.


Les années suivantes

À partir de ce moment, l'organisation armée reprendra son activité avec une violence accrue, contre des élus, des journalistes, des magistrats les forces armées, mettant fin à la vie de personnes référentielles, telles que le leader socialiste Fernando Buesa ou le professeur d'université Ernest Lluch.

Le Parti socialiste et le Parti populaire signèrent un Pacte antiterroriste qui rendra possible la mise hors-la-loi du parti indépendantiste basque Batasuna.

En 2004, le socialiste José Luis Rodriguez Zapatero fut élu président du gouvernement espagnol. En octobre, Mikel Antza, numéro un présumé de l'ETA, fut arrêté en France.


Le 22 mars 2006 : Cessez-le-feu permanent

Le 22 mars 2006, l'ETA déclara un nouveau cessez-le-feu, tout en ajoutant l'adjectif de "permanent". Ce cessez-le-feu entraîna des pourparlers entre l'ETA et le gouvernement espagnol à Genève et des négociations entre le Parti nationaliste basque, le Parti socialiste et Batasuna à Loyola.

En juin 2007, l'ETA annonça officiellement qu'elle mettait fin au cessez-le-feu, plusieurs mois après avoir perpétré un puissant attentat meurtrier, le 30 décembre 2006, tuant deux Equatoriens à l'aéroport de Madrid.


Le 10 janvier 2011 : dernier cessez-le-feu, toujours en vigueur

Le dernier cessez-le-feu, toujours en vigueur, remonte au 10 janvier 2011, alors que le dernier attentat de l'ETA en Espagne remonte à mi-2009. Il s'agit d'un cessez-le-feu rendant "permanent, général et vérifiable" le cessez-le-feu annoncé en septembre 2010.

Dans son communiqué, l'ETA assurait s'engager "en faveur d'un processus de solution définitive et de la fin de la confrontation armée".

Le cessez-le-feu a été jugé d'"insuffisant" par les gouvernements espagnol et basque qui continuent de réclamer l'arrêt définitif et sans condition de la lutte armée.

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