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politique

Conférence Internationale

La paix en Pays Basque en 5 points, la fin de l'ETA comme préalable

Rédaction

eitb.com

Passée une annonce publique de l'ETA d'un cessez-le-feu définitif, les experts de la Conférence Internationale pour la Paix ont adressé à Madrid, Paris et au Pays Basque 4 autres recommandations.

01:51
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C'est à 17h ce lundi 17 octobre 2011 que se sont présentés face à la presse  les participants à la Conférence Internationale pour une résolution de paix au Pays Basque, réunis au Palais d'Aiete de Donostia/San Sebastian, ancienne résidence d'été du général Franco, transformée pour l'occasion en Maison de paix.

C'est une déclaration solennelle en 5 points qu'auront choisi Kofi Annan, l'ancien secrétaire général de l'ONU et prix Nobel de la Paix ; l'Irlandais Gerry Adams, le président du Sinn Fein ; l'ancien premier ministre irlandais Bertie Ahern, l'ancien ministre français de l'Intérieur Pierre Joxe ; l'ancienne première ministre norvégienne, Gro Harlem Brundtland ; et l'ancien chef de cabinet de Tony Blair, Jonathan Powell.

Pour ces experts internationaux en désarmement et résolutions de conflit, le premier point aura consisté à interpeller l'organisation armée ETA, pour que soit faite une déclaration publique de cessez-le-feu définitif et l'arrêt de son activité armée, et que soit préparé un dialogue avec les gouvernements français et espagnols.

"Dans ce cas", ont-ils précisé, le deuxième point de résolution a porté sur l'invitation faite à Madrid et à Paris d'accueillir cette déclaration de l'ETA et d'engager un dialogue, en particulier sur les conséquences d'un conflit qui dure depuis 50 ans, "l'heure est venue de mettre un terme à la dernière confrontation armée en Europe", aura introduit Bertie Ahern, le lecteur du communiqué final.

Dans un 3ème point, la reconnaissance puis la réconciliation des victimes est présentée comme un aspect incontournable des pas qui amèneront à la paix.

Le 4ème point est un appel lancé à "toutes les forces non violentes et politiques" à ouvrir des espaces communs de discussions pour envisager le futur d'un Pays Basque sans violence.

Enfin, le 5ème point aura consisté en l'offre, renouvelée, d'un comité international de suivi de ces recommandations.

Jamais auparavant, des personnalités internationales d'une telle envergure s'étaient impliquées de façon aussi significative dans le processus de paix.

Les 5 propositions ont été présentées comme issues d'une expérience ayant permis de trouver des résolutions de paix dans divers conflits, ont précisé les participants internationaux, mais sans la volonté de les imposer à quiconque.

"Il y a d'autres questions qui sont à traiter, qui peuvent amener à une paix durable", ont-ils souligné dès leur introduction face à la presse.

Retrouvez ici l'intégralité de la déclaration finale (en français).


La fin de l'ETA, pressentie pour cette semaine

L'organisation basque armée ETA aurait pris une décision sur un arrêt définitif de la violence et devrait l'annoncer cette semaine, a déclaré ce lundi un responsable du PNV, parti politique autonomiste du Pays Basque sud.

"L'ETA doit annoncer que le cessez-le-feu actuel devient définitif et irréversible", a dit ce responsable sous couvert d'anonymat. "La décision finale est prise" et "cette semaine est le moment où elle doit être annoncée", a-t-il ajouté, en précisant toutefois que l’ETA n’entendait pas se dissoudre.


La déclaration finale, dans l'esprit des 6 rédacteurs

Dans son intervention, l'Irlandais Bertie Ahern a expliqué sa présence et celle des personnalités internationales à ses côtés parce qu'ils estiment que "l'heure est arrivée d'en finir avec la dernière confrontation armée en Europe" et que cet objectif "peut se produire avec l'appui de tous les citoyens, de ses représentants politiques en Pays Basque, mais aussi de ceux de l'Europe et de la communauté internationale".

"Nous ne sommes pas venus pour imposer quelque chose ou prétendre que nous détenons le droit ou l'autorité de dicter aux citoyens, à ses principaux acteurs et à ses représentants politiques ce qui doit être fait", a-t-il complété, "mais nous sommes venus avec notre bonne foi et avec l'espoir de pouvoir offrir quelques idées issues de notre propre expérience dans la résolution de grands conflits qui ont frappé nos propres peuples".

"Terminer une situation de violence et de conflit, pour parvenir à une paix durable, n'est jamais facile", a-t-il poursuivi, "cela demande de la vaillance, la volonté de prendre des risques, de profonds compromis, de la générosité et une vision d'hommes d'Etats".

"La paix arrive quand le pouvoir de la réconciliation pèse plus que les habitudes de la haine, quand la possibilité du présent et du futur est infiniment meilleure que l'amertume du passé".

"L'exigence croissante des citoyens de ce pays et de leurs représentants politiques pour résoudre ce conflit par le dialogue, la démocratie et la complète non-violence a créée cette opportunnité", ont-ils tenus à souligner.


Premières réactions

Censée marquer une avancée significative vers la résolution du conflit basque, et lui donner une dimention internationale, la Conférence de paix n'a pas reçu de représentants officiels du gouvernement espagnol et français.

A l'entrée du Palais d'Aiete, une manifestation du Collectif desVictimes du Terrorisme a été invitée à envoyer un de ses représentants àl'intérieur de la maison de la Paix, mais sans succès, le collectifestimant qu'il aurait dû être invité dès le départ.

La gauche basque abertzale a salué "une grande fenêtre d'espoir" pour la résolution définitive du conflit.

Pour le Pays Basque nord, des représentants des partis républicains traditionnels et des formations de la gauche basque abertzale avaient marqué de leurs présences la volonté de participer à cet effort de paix.

Présent à Donostia/San Sebastian, le Président départemental de l'UMP Max Brisson a salué l'initiative d'un "parrainnage international", qui peut "amener un déclic pour une attente de paix qui est très importante".

"Il nous appartient sans doute de faire un premier pas nous aussi, afin que d'autres puissent être possibles", a-t-il conclu.

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