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politique

Annonce de l'ETA

Une nouvelle ère s'ouvre pour le Pays Basque

Rédaction

L'ETA a annoncé jeudi soir avoir décidé d'arrêter "définitivement" sa lutte armée. Une ère nouvelle s'ouvre.

  • Une nouvelle ère s'ouvre pour le Pays Basque après l'annonce de l'ETA. Photo: EFE

    Une nouvelle ère s'ouvre pour le Pays Basque après l'annonce de l'ETA. Photo: EFE

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L'annonce historique de l'ETA mettant fin à la lutte armée pour l'indépendance ouvre une nouvelle ère pour le Pays Basque. Une ère pendant laquelle les armes de l'ETA vont se taire en attendant l'aboutissement du processus de résolution du conflit et en attendant la dissolution de l'organisation armée.

L'ETA a annoncé jeudi soir avoir décidé d'arrêter "définitivement" sa lutte armée, précisant qu'elle voulait ouvrir un "processus de dialogue" avec les gouvernements espagnol et français.

L'annonce de l'ETA a suscité des réactions diverses, entre espoir et scepticisme.

De retour au Pays Basque après une visite aux Etats-Unis, le président de la Communauté autonome basque, Patxi Lopez, a annoncé vendredi qu'il se réunira de "façon immédiate" avec tous les partis politiques, y compris la coalition indépendantiste Bildu, afin de chercher "la plus grande unité possible", tout en demandant "tranquillité et prudence" pour éviter les "erreurs". Le président se réunira aussi avec les syndicats, le patronat, les organisations sociales, les victimes du terrorisme et d'autres collectifs.

La gauche abertzale (indépendantiste), de son côté, a averti que la "décision historique" de l'arrêt définitif de la violence de l'ETA ne signifie pas "la fin du conflit politique". Lors d'une conférence de presse ce vendredi, ils ont appelé aux gouvernements français et espagnol d'être à la hauteur des circonstances et d'ouvrir un dialogue pour atteindre un "accord démocratique" sur "la reconnaissance du peuple basque et le droit à décider".

À l'autre extrême se trouve la réaction d'une partie des familles des victimes de l'ETA qui ont réclamé pour leur part la dissolution du groupe armé et la remise des armes.


Réactions à Madrid

À Madrid, le chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, a salué l'annonce comme une victoire de la démocratie, sans évoquer de perspective de dialogue avec l'ETA. "A ce moment, je pense particulièrement de la société basque", a-t-il déclaré. "Je suis convaincu qu'à partir de maintenant, elle va enfin jouir d'une coexistence qui n'est pas basée sur la peur ou l'intimidation. Ce sera une coexistence complètement libre et pacifique".

Pour Mariano Rajoy, leader du Parti populaire (droite) et favori dans les sondages pour devenir le nouveau chef du gouvernement le 20 novembre prochain, le communiqué de l'ETA n'est qu'un premier pas qui "sera complet quand auront lieu la dissolution irréversible et le démantèlement complet de l'ETA".

La presse madrilène restait mitigée. Si El Pais (centre-gauche) estimait que l'annonce de l'ETA symbolisait "la fin de 43 ans de terreur", et Publico (gauche) saluait "la fin du terrorisme", les médias conservateurs se montraient moins enthousiastes. "L'ETA salue ses assassins et somme le gouvernement de négocier", a dénoncé El Mundo (centre-droit), tandis qu'ABC (droite) a regretté le fait que l'ETA "ne se dissout pas ni ne rend les armes".


Nicolas Sarkozy prend acte

Le président français Nicolas Sarkozy a "pris acte" de la décision annoncée par l'ETA et salue "une victoire de la démocratie sur la violence". Le chef de l'Etat assure que la France est aux côtés de l'Espagne "pour assurer une paix définitive au Pays basque".

"Le président de la République, qui s'est constamment engagé aux côtés des autorités espagnoles dans la lutte contre le terrorisme, prend acte de la décision annoncée (jeudi) par l'ETA de renoncer définitivement à toute action armée", précise le communiqué de l'Elysée.

Le chef de l'Etat adresse "ses félicitations" au chef du gouvernement espagnol José Luis Zapatero et "aux autorités, aux forces politiques et au peuple espagnols pour cette victoire de la démocratie sur la violence". Nicolas Sarkozy rend aussi hommage "aux nombreuses victimes de décennies de terrorisme".

"La France continuera à apporter un soutien sans faille à l'Espagne dans ses efforts pour assurer une paix définitive au Pays basque", assure-t-il.


Réactions en Pays Basque nord

Au Pays Basque nord, le député-maire de Bayonne, Jean Grenet, a qualifié l'annonce de l'ETA d'"excellente nouvelle". Le vice-président du Conseil général des Pyrénées Atlantiques, le socialiste Kotte Ecenarro s'est dit "soulagé" et a estimé que "les gouvernements espagnol, basque et français doivent désormais intervenir et se mettre autour de la table". Même appel au dialogue de la part de Jean-Jacques Lasserre, sénateur et conseiller général (Modem).

Pour Andde Saint-Marie, porte-parole d'Abertzaleen Batasuna (gauche indépendantiste), il reste "deux chantiers prioritaires": "d'abord la pacification et une normalisation de la vie politique en Pays basque sud, par la légalisation du parti Sortu, ensuite une solution globale à trouver pour le sort des prisonniers basques," selon des propos recueillis par "Sud Ouest". Même son de cloche chez Jean-François Lefort, porte-parole de Batasuna (gauche indépendantiste), qui appelle à la "libération de tous les prisonniers politiques basques".

Le syndicat ELB a accueilli positivement l'annonce. "ETA a fait un pas vers la paix. Les États français et espagnols n'ont aujourd'hui plus d'excuse," a estimé ce vendredi le syndicat agricole dans un communiqué.


Les États-Unis saluent une "étape historique"

La décision de l'ETA constitue une étape historique vers la paix, mais le chemin est encore long vers cet objectif, a jugé vendredi un porte-parole de la Maison Blanche.

"Nous reconnaissons le courage du gouvernement et du peuple espagnols dans leurs efforts pour faire avancer la démocratie et la liberté en Espagne et à travers le monde," écrit encore Tommy Vietor dans un communiqué.

"L'annonce faite hier par l'ETA selon laquelle elle a renoncé à la violence, laisse présager une étape historique vers la paix, bien que le chemin vers cet objectif soit encore long," estime M. Vietor, porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain.


À lire aussi : La Conférence de paix fait rêver les uns, enrager les autres, Paris ''accompagnera l'Espagne dans la fin de la violence de l'ETA'', et La paix en Pays Basque en 5 points, la fin de l'ETA comme préalable, ainsi que notre dossier sur le Processus de paix au Pays Basque.


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