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16:17

Société

Pays Basque nord

Retraites : quand la contestation 2.0 perturbe les syndicats

Ramuntxo Garbisu

eitb.com

200 personnes manifestaient encore ce mardi devant la mairie de Bayonne contre la réforme des retraites, répondant à l'appel de l'intersyndicale mais également de Facebook ou Twitter.

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Les seuls tracts syndicaux ne pouvaient pas expliquer la présence massive de près de 200 opposants encore réunis ce mardi devant la mairie de Bayonne pour manifester leur opposition à la réforme des retraites.

Depuis le 7 septembre, les slogans sont parfaitement connus, mais pas forcément les modes d''interactivité entre l''inquiétude sociale et la mobilisation encore forte sur les places publiques, ou contre des secteurs-clé de l''économie locale (aéroport, gares, autoroutes, Port de Bayonne).

Si, ce mardi, l''intersyndicale CFDT-CGT-FO-UNSA se félicitait du nombre de tracts distribués en Pays Basque nord, les collectifs Oldartu et Retraites Pays Basque mesuraient de leurs côtés "les surprises permanentes" occasionnées par de multiples actions menées sur ce territoire.

"Ce qui se passe en Pays Basque nord, à l''image de ce que l''on constate dans d''autres régions, en particulier dans l''Ouest de la France, c''est la capacité de mobilisation autour de cette contestation, par l''activivation en particulier de nombreux réseaux sociaux sur la Toile", estime l''un de ses représentants Jakes Bortayrou.

Si, "dans la bagarre, les gens se sont retrouvés", c''est parce que "la méthodologie a changé, Internet est devenue une arme de mobilisation rarement menée aussi loin", estime également un porte-parole de Sud-Solidaires, qui renvoie au site national pour mieux en prendre conscience.

Depuis de multiples actions "escarmouches" au blocage de zones économiques ou dans des opérations-escargot encore ce mardi matin, ces nouvelles formes de mobilisation ont produit autant d''activation de réseaux d''alertes, Solidaires pour une grève efficace ! par le collectif Bizi par exemple, ou encore "Le Pays Basque en grève"L''exemple le plus spectaculaire en est certainement ce modeste site de mutualisation solidaire, mis en ligne par Adrien Kempf&' || 'nbsp; dans son village d''Hasparren vanté et soutenu par le site Mediapart, permettant de récolter et redistribuer nationalement de quoi permettre aux grévistes de "tenir" financièrement.

"Qui aurait pensé que cette action aurait pu générer plus de 40.000 euros de dons comme cumulés à aujourd''hui ?", s''enthousiasme Jakes Bortayrou, "un mode d''intervention directe que les syndicats n''ont pas pensé à mettre en place", estime-t-il encore.

Le compte Facebook de Marcel Borroka, ou encore Twitter : la toile s''affole et agglomère de nouveaux réseaux, permettant également une alternative au discours parfois monolithique de médias nationaux globalement happés par le thème de l''affaiblissement de la mobilisation.

Devant la place de la mairie de Bayonne, les principaux responsables syndicaux du Pays Basque nord goûtent assez peu à ce nouveau mode de mobilisation, dont ils estiment que s''y mêlent contestations sociales et "une récupération politique après laquelle on n''a pas l''intention de courir", s''exclame Alain Duzert pour la CGT.

"Tous ces collectifs ont été initiés parce qu''ils ont pu s''appuyer sur notre travail de terrain, au travers des actions de l''intersyndicale", complète-t-il, "mais il est sans doute un peu facile d''utiliser Internet pour lancer des actions ponctuelles quand la seule cohérence doit être construite à l''intérieur des assemblées générales des entreprises".

Pour Caroline Sanz, secrétaire UNSA-64, il s''agirait de "savoir qui se cache derrière les pseudos" à l''origine de nombreuses alertes Internet.

Plus obrement, Michel Larralde de la CFDT suggère une pratique générationnelle nouvelle. "sans doute qu''Internet n''est pas encore assez intégré dans notre mode d''action"Du côté des collectifs, on estime que la mobilisation sur le macadam, lancée pour jeudi et samedi prochains est nécessaire, mais la méfiance est là, quand "la base des syndiqués pourrait être amenée à contester les prochaines positions des grandes centrales", confient-ils après les propos du secrétaire national de la CFDT, François Chérèque, le premier à évoquer une "sortie sociale du conflit".

"Ca bouge partout, Internet nous permet de le constater partout et sans cesse. Alors il faut considérer que nous sommes dans un moment rare de l''Histoire, nous sommes placés devant une invention permanente, et c''est sans doute cela l''élément nouveau et déterminant de cette contestation ", conclut pour sa part Jakes Bortayrou.

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