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Société

Solidarité urbaine

Logements sociaux : Biarritz soigne toujours sa droite

Rédaction

eitb.com

Biarritz reste dans le peloton de tête des "villes hors-la-loi", promptes à des petits calculs lui permettant d'échapper à ses obligations sociales. Anglet part de loin, mais rattrappe son déficit.

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Le 10ème anniversaire de la loi SRU (Solidarité et Renouvellement urbains) visant à obliger les communes françaises de disposer d''au moins 20% de logements sociaux n''aura guère ému un certaine nombre de "villes-mauvais élèves", principalement des municipalités UMP, MoDem ou divers droite, parmi lesquelles on trouve deux communes du Pays Basque nord, Biarritz toujours confortablement installée dans le trio de tête (3ème), et, dans une moindre mesure, la ville d''Anglet (19ème).

Le bonnet des "cancres" va à la commune de St Maur des Fossés (Ile de France), avec 6,5% de logements sociaux, suivie par Le Cannet (Alpes Maritimes).

Selon Libération, qui en tire ce lundi une analyse sur la période 2002-2009, "dix ans de petits calculs" ont permis de comprendre tout le bénéfice des faibles amendes auxquelles sont confrontées les contrevenants, à raison de 152 euros par logement manquant.

Pour l''un de ses concepteurs historiques, Thierry Repentin, sénateur PS de Savoie et Président de l''Union Sociale pour l''Habitat, cette stratégie, au-delà d''une simple considération financière, prouve que "l''égoïsme est de loin le moins coûteux".

La loi, rappelle-t-il, prévoit que le Préfet pourrait se substituer aux communes défaillantes, une disposition de loi qui n''a jamais été appliquée nulle part dans le territoire alors qu''il manque en France de 500.000 à 900.000 logements sociaux.

Biarritz, avec un taux de 7,5% de logements sociaux pour 16.000 résidences principales (et 9.000 résidences secondaires), doit donc s''acquitter d''une amende annuelle de 330.000 euros, une somme bien inférieure à ce que lui coûterait un apport public en termes d''acquisitions foncières, de subventions ainsi qu''en soutien municipal aux services à mettre au quotidien pour les familles défavorisées.

En février 2010, la remise de la gestion du parc locatif social de Biarritz à la société privée marseillaise Erilia reposait sur une ambition bien minimale : partie prenante du nouveau quartier Kléber, Erilia s''est vue "obligée" d''acquérir 200 nouveaux logements sociaux prévus, afin de faire passer le taux de logements sociaux de la Ville "de 7% à 10,5% en quatre ans", loin, très loin des 20% requis.

On reste aussi très loin de l''annonce faite en 2002 de la création de 800 logements, quand, au final, seuls 162 furent réalisés à fin 2009, soit 20% de l''objectif fixé.

Un calcul financier, mais également politique, quand le logement social demeure un épouvantail électoral qu''une "assurance" donnée à ses électeurs aisés, et quand certains mécanismes mécanismes de réversion de l''amende SRU permettent un affichage social assez paradoxal.

En effet, les pénalités non dissuasives qui en découlent sont versées... directement à la communauté d''Agglomération Bayonne-Anglet-Biarritz (CABAB), qui les re-distribue pour des équipements d''intérêt communautaire, ce dont Biarritz bénéficie de nouveau.

C''est ainsi que Biarritz s''est amendé de sa politique "anti-sociale" en attirant sur son territoire le futur hôtel social de l''agglomération (1,8 millions d''euros pour 30 chambres), comme décidé en 2008, puis abandonné en juin 2010, puis repris en novembre dernier.

Pas bien loin dans le classement des "cancres de la loi SRU", la ville d''Anglet peine à s''enorgueillir d''un taux de 9,9% de logements sociaux à fin 2009.

La réalisation de près de 900 logements sociaux depuis 2002, contre 750 annoncées, montre par contre que le mouvement semble lancé d''une manière plus volontariste.

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