La tauromachie, classée "patrimoine culturel immatériel" par la France

Voilà une nouvelle qui devrait faire grand bruit dans le monde des arènes, avec un avis favorable à l''inscription de la tauromachie à l''inventaire du "patrimoine culturel immatériel" de la France, comme l''a souhaité le Ministère de la Culture.

A contre-courant d''un mouvement abolitionniste comme en Catalogne, au Pays Basque sud ou à Bayonne, la France juge "nécessaire" de consacrer cette pratique parmi les exceptions culturelles à défendre dans l''Hexagone, au vu du dossier présenté par l''Observatoire national des cultures taurines (ONCT), qui fédère en France l''ensemble des associations professionnelles liées à la tauromachie, ainsi que l''Union des Villes Taurines de France (UVTF).

Dans son dossier, l''Observatoire a fait valoir que la corrida reflète "un aspect significatif de l''histoire et du vécu de chacun des peuples qui l''ont en partage en Europe du sud et en Amérique latine", et qu''elle "participe des arts du spectacle vivant, des activités rituelles et festives".

L''Observatoire a fait valoir en outre que la tauromachie suscite, tout au long de l''année, la participation dans notre pays de centaines de milliers de passionnés, souvent membres de clubs taurins, à des manifestations culturelles et à des rencontres, favorisant du même coup la publication de nombreux ouvrages et revues qui lui sont consacrés.

Enfin, l''Observatoire a souhaité montrer que, dans son organisation et son déroulement, la corrida était fondée sur "la mise en valeur de l’instinct offensif du taureau et sur le respect de cet animal", contribuant à maintenir des traditions et des savoir-faire liés à la campagne et à l''élevage.

Au Pays Basque nord, et en particulier à Bayonne, la saison des corridas est également le signe de ralliement de manifestations anti-tauromachie régulières.

Le Comité radicalement anti-corrida (CRAC) y distribue dans toute la ville 10.000 tracts pour informer sur "la réalité de la corrida" et pour dénoncer l''utilisation de l''argent public pour financer la "barbarie des arènes".

En Pays Basque sud, le débat sur l''interdiction des corridas a pour l''instant été reporté au Parlement basque d''Euskadi.

La coalition de gauche Ezker Batua (EB) avait présenté une "proposition non de loi" pour modifier la Loi de protection des animaux et y inclure les taureaux.

Si le parlementaire d''EB, Mikel Arana, et les quatre parlementaires d''Aralar et d''Eusko Alkartasuna (gauche indépendantiste) ont soutenu la proposition, le Parti nationaliste basque s''est abstenu et le Parti socialiste d''Euskadi, le Parti Populaire (droite) et UPyD ont rejeté la proposition.