Toulouse : fusillade mortelle devant un collège juif

Une fusillade mortelle s'est produite lundi matin devant un lycée juif dans le nord de Toulouse, faisant au moins 4 morts, dont 3 enfants. La fusillade s'est produite vers 8h10 devant le lycée Ozer Hatorah.

Un homme âgé de 30 ans et ses deux fils âgés de 3 et 6 ans sont morts, ainsi qu'un autre enfant âgé de 8 à 10 ans, a déclaré le procureur de la République de Toulouse Michel Valet. Un adolescent de 17 ans est grièvement blessé, a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse.

L'adulte tué était le rabbin Jonathan Sandler. Professeur de yiddish, il était arrivé de Jérusalem en septembre dernier avec sa famille, selon Charlotte Elbaz, directrice en France du mouvement de jeunesse sioniste Bneï Akiva.

Le tueur "a tiré sur tout ce qu'il y avait en face de lui, enfants et adultes, et des enfants ont été poursuivis à l'intérieur de l'école", a expliqué le procureur. Selon des témoins, il s'est ensuite enfui à bord d'un scooter noir.

Le drame rappelle le mode opératoire du tueur de militaires qui sévit depuis une semaine dans la région et qui a tué des militaires à Toulouse et à Montauban. Aucun lien n'a toutefois été établi et la section antiterroriste du parquet de Paris a été saisie de l'enquête sur cette série d'assassinats. Selon la police, l'une des armes utilisées est du même calibre que celle utilisée contre les militaires.

Devant cette "tragédie nationale", Nicolas Sarkozy s'est rendu sur place et annoncé notamment qu'une minute de silence serait observée mardi dans toutes les écoles de France. Cette minute de silence aura lieu à 11h00.

La place Beauvau a demandé à toutes les écoles juives de France de renforcer leur sécurité. "Au regard de l'extrême gravité de cette attaque, une cellule opérationnelle de la communauté juive vient de se réunir pour évaluer la situation en relation avec les pouvoirs publics", explique le CRIF dans un communiqué, en appelant "à la responsabilitéde chacun, à la vigilance et au calme".

"C'est un choc effroyable pour la communauté juive", a réagi Franck Khalifa, ancien professeur d'histoire-géographie et d'économie dans le lycée Ozar Hatorah. "Toulouse est réputée comme une ville plutôt calme, on ne pensait pas que cela pouvait arriver dans un lycée juif, il y a une sécurité-caméra, mais finalement on s'aperçoit qu'il faut redoubler de vigilance".

Les parents vont aller récupérer leurs enfants, actuellement rassemblés dans le réfectoire. Il y aurait entre 180 et 200 élèves dans cet établissement, selon un parent d'élève. Cette école a été ouverte en 1983 et elle est installée depuis le début des années 2000 dans le quartier de la Roseraie.