Madrid veut rendre l'enseignement en espagnol obligatoire en Euskadi

Le projet de réforme du système éducatif envisagé par le gouvernement espagnol veut rendre l'enseignement en espagnol obligatoire dans les Communautés autonomes bilingues. La Communauté autonome basque a pourtant pleine autonomie en matière d'éducation.

Le projet de réforme prévoit d'obliger les Communautés autonomes à assurer une place dans un centre privé à tous les enfants auxquels les parents veulent offrir une éducation en espagnol, si la Communauté autonome n'est en mesure d'offrir cette possibilité dans une école publique ou subventionnée.

"Les institutions publiques garantiront le droit des élèves à recevoir leur enseignement en castillan, langue véhiculaire de l'enseignement", a dit le ministre espagnol de l'Education, José Ignacio Wert.

La réforme veut également extraire les langues co-officielles (basque, catalan, galicien) du socle commun de l'enseignement. Les langues basque, catalane et galicienne resteraient obligatoires dans leurs Communautés, mais deviendraient des "matières de spécialité", c'est-à-dire moins importantes que l'espagnol et que les langues étrangères.

Les connaissances des langues co-officielles ne seront pas examinées pour obtenir le baccalauréat, selon le projet envisagé par Madrid.

L'annonce du projet de réforme a provoqué un tollé au Pays Basque et en Catalogne. Pour la porte-parole du gouvernement basque, Idoia Mendia, la réforme est "inadéquate et inacceptable", "rompt le consensus constitutionnel" qui s'était formé en Espagne sur l'enseignement des langues et ne respecte nullement l'autonomie d'Euskadi en matière d'éducation.

Pour Elena Rigau, ministre de l'Éducation en Catalogne, le projet du gouvernement espagnol constitue la "plus grande attaque contre le catalan depuis 1978". Début octobre, le ministre espagnol de l'éducation, avait affirmé devant le Congrès des députés qu'il fallait "espagnoliser les élèves catalans".