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Culture

Entretien

Bertsolarisme: ''Le championnat est un prétexte pour nous rassembler''

Institut Culturel Basque

Maindi Murua et Bixente Luku ont participé pour la première fois au Championnat des bertsularis du Pays Basque nord. Entretien réalisé dans le cadre d'un partenariat avec l'Institut Culturel basque.

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La finale du championnat des bertsularis du Pays Basque nord (Labourd, Soule et Basse-Navarre) a lieu le 13 novembre 2010 au Jai-Alai de Saint-Jean-de-Luz. Qui succèdera à Amets Arzallus, couronné en 2008?

Organisée par l''association "Bertsularien lagunak", la deuxième édition de ce championnat a rassemblé vingt bertsularis. Parmi eux Maindi Murua (1989, Ascain, Labourd) et Bixente Luku (1992, Saint-Jean-Pied-de-Port, Basse-Navarre) ont participé pour la première fois aux phases éliminatoires de cette compétition. Ils nous font partager leur impression.

Pour en savoir plus (enregistrement audio, photos, liens utiles), consultez le site eitb.eke.org.


Etudiants

Maindi Murua: Je suis d''Ascain, j''ai 21 ans. Je poursuis des études d''architecture à Bordeaux. Cette année, j''étudie à Saint-Sébastien dans le cadre du programme Erasmus.

Bixente Luku: Je suis né à Saint-Jean-Pied-de-Port, j''ai 18 ans. Je viens de passer le baccalauréat. Maintenant, j''étudie l''électronique à Bordeaux.


Apprenti bertsulari

B.L. : J''ai commencé à l''ikastola. Nous avions deux heures de cours par semaine. Mon frère Mattin et un ami, nous y prenions plaisir. Nous voulions intégrer une école de bertsus mais il n''y en avait pas à Garazi. Notre enseignant, Karlos Aizpurua, nous a alors dit qu''il en créerait une, si nous étions suffisamment motivés. Nous nous sommes retrouvés à une dizaine. Peu ont continué mais ce fut nous pour le début de l''aventure.

M.M. : J''ai commencé de la même manière, à l''ikastola. Nous avons d''abord eu comme enseignant Ernest Alkhat (1951, 2008) puis Karlos Aizpurua. Une école de bertsus s''est ouverte à l''ikastola de Saint-Jean-de-Luz et je m''y suis inscrite.

J''ai suivi les stages d''été pendant huit années consécutives. Depuis l''âge de 18 ans, ne pouvant plus m''inscrire en tant que participante, j''y suis animatrice.

B.L. : J''ai moi aussi suivi trois à quatre stages d''été. J''ai également participé à plusieurs week-end de rencontres organisées en avril.


Une ambiance familiale propice

M.M. : Lorsque j''ai décidé d''apprendre l''improvisation, ma famille a peut-être influé insconciemment. Mon père est amateur de bertsus. Ma mère aussi apprécie cet art. Je me souviens, étant enfant, que nous écoutions en voiture une cassette du bertsulari Andoni Egaña. Je ne comprenais pas tout ses bertsus mais je les connaissais par coeur.

Mes deux frères (Xumai et Ortzi) sont bertsularis. Lorsque nous improvisons, nous échangeons et nous commentons beaucoup. Aujourd''hui, j''apprécie d''avoir des bertsozale (amateurs de bertsus) à la maison.

B.L. : Mon frère, Mattin, est lui aussi bertsulari. Nous ne chantons pas à la maison mais dans les fêtes et entre amis. Heureusement que mon frère était là lorsque nous avons pris la décision d''entrer à l''école de bertsus. C''est plus facile de se motiver à deux.


La phase éliminatoire de Sare du Championnat du Pays Basque nord (02/10/2010)

Pour quelles raisons avez-vous accepté d''y participer?

B.L. : Avec d''autres amis du même âge, nous avons décidé d''y participer parce que plusieurs bertsularis de l''édition 2008 s''étaient désistés. Nous ne sommes pas nombreux en Iparralde. Nous voulions que le championnat ait lieu mais aussi vivre notre propre expérience.

M.M. : J''avais abandonné l''improvisation depuis que j''étudiais à Bordeaux. Je n''ai pas participé à la première édition en 2008, que j''ai suivie de loin, avec plaisir, en tant que spectatrice.

Participer cette année était le prétexte que j''attendais pour me remettre à improviser. Lorsque la proposition m''a été faite, je ne savais pas encore si je passais l''année à Donostia. Dès que j''en ai eu la confirmation, je me suis inscrite.


Comment gérez-vous la pression du concours?

M.M. : Moi, je ne la gère pas. Le fait d''avoir pris part aux joutes depuis l''enfance m''a beaucoup aidé par ailleurs. Je n''appréhende plus de jouer une pièce de théâtre ou de parler en public. Mais lorsqu''il s''agit de monter sur scène pour une joute, je le vis mal. Je pense que cette nervosité ne se retrouve nulle part ailleurs.

B.L. : La définition même du bertsularisme est qu''une fois sur scène, il faut chanter mais sans savoir quoi. Ce stress n''est à nulle autre semblable. Mais c''est une expérience utile par la suite. Lors d''un examen ou d''un oral, tu es plus tranquille parce que tu es capable de surmonter un stress plus important.


La joute éliminatoire de Sare

M.M. : Je trouve qu''il y a une bonne ambiance entre bertsularis. C''est plaisant de chanter avec les plus anciens et les jeunes s''entendent bien entre eux. Nous formons un groupe qui doit chanter et s''entraider ensemble. L''ambiance est vraiment bonne dans le monde du bertsularisme.

B.L. : Pour ma part, je ne suis pas très content de ma prestation. Improviser avec les plus expérimentés ne m''a pas gêné, j''avais déjà eu l''occasion de les rencontrer. Pour diminuer la pression de l''enjeu, j''ai essayé d''aborder le championnat comme une joute ordinaire. Ce n''est pas facile.

Je préfère et j''apprécie davantage de chanter dans les fêtes et les repas, sans jury.


Le championnat est-il nécessaire dans le parcours d''un bertsulari?

B.L. : S''il veut en faire son métier, oui c''est sûr. Le championnat, très médiatisé, peut promouvoir sa carrière. Je pense aussi que les gens d''Hegoalde suivent le championnat d''Iparralde. Avoir une visibilité par rapport à eux est fondamental. Mais, si tu veux simplement chanter en Iparralde, il n''est pas nécessaire de participer au championnat.

M.M. : Je suis d''accord avec Bixente. Ensuite, il ne faut pas simplement penser à ce que le championnat peut apporter personnellement. Organiser un championnat en Labourd, Basse-Navarre et Soule est une belle chose pour voir combien nous sommes. C''est un moyen de se rassembler. Combien d''écoles de bertsus se rassemblent et se mobilisent avec le prétexte du championnat! Il est important de considérer le mouvement généré.


Jeune et bertsulari en ce début de XXIème siècle

M.M. : A mon avis, l''art improvisé a franchi le pas de la modernité. De ses racines traditionnelles jusqu''à notre monde actuel, il s''est très bien adapté. Sans oublier toutefois son patrimoine historique. En tout cas, je n''ai eu aucun effort à faire pour l''adapter à notre monde moderne.

B.L. : Nous essayons d''improviser avec spontanéité, comme nous le ressentons. Cela contribue à actualiser le bertsularisme.


Que vous apporte personnellement l''improvisation?

B.L. : J''aime beaucoup versifier, j''ai moins de stress dans d''autres domaines. Je passe de bons moments avec mes amis. Je suis heureux d''avoir appris dans une école de bertsus. J''aurais regretté de ne pas l''avoir fait.
Je ne sais pas si je continuerai à chanter en championnat mais entre amis, oui c''est sûr. Je vais essayer d''improviser à Bordeaux avec les bertsularis qui s''y trouvent.

M.M. : Comme dit Bixente, grâce à l''improvisation je passe de bons moments entre amis et je fais de superbes rencontres dans tout le Pays Basque. Versifier m''aide aussi à synthétiser, à exprimer mes idées en peu de mots.

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