Retraites : le Pays Basque nord lance la saison des escargots

Ce samedi, la réforme des retraites devrait sans doute déborder du cadre habituel du mouvement de protestation contre la réforme des retraites, avec une radicalisation perceptible de nombreuses actions à même de déborder les consignes syndicales.

Ainsi, au Pays Basque nord, une opération escargot entre Bayonne et le péage de Biriatou a été menée par le collectif pour la convergence des luttes Oldartu et Retraites 64, à l''origine d''un rassemblement d''une vingtaine de voitures descendant vers la frontière à une vitesse bien sage de 30 km/h sur l''autoroute A63.

De là à y voir, comme France Info, que "les routiers sont entrés à leur tour dans le conflit des retraites, à l’appel de la CFDT, leur premier syndicat", a forcément dû faire se marrer les organisateurs, quand les automobilistes coincés sur l''autorute entreprenaient pour leur part de slalomer entre les voitures ou de manifester leurs exaspérations.

Aujourd''hui, la certitude gagne que de nouvelles opérations escarmouches marqueront ce week-end, avec le sentiment exacerbé que la bataille des chiffres ne nourrit que la guerre de tranchées, quand le gouvernement français spécule sur la déliquescence des rassemblements sur le pavé.

L''intervention des forces de l''ordre pour débloquer certains dépots de carburants a provoqué le départ de grèves à d''autres sites, quand les 12 raffineries de France sont désormais touchées par des grèves et des procédures d''arrêt engagées dans dix d''entre elles.

Tous les messages rassurants ne font qu''alimenter une plus grande incertitude encore sur les aéroports parisiens, avec l''assèchement partiel de l''oléoduc Trapil, qui irrigue notamment l''Ile-de-France, ce qui coupe les aéroports parisiens de leur approvisionnement permanent en kérosène.

L''opérateur de l''oléoduc assure quOrly dispose de 17 jours de stock, mais Roissy n''a plus que 48 h. Hier, la Direction générale de l''aviation civile a recommandé de réserver le carburant aux avions au départ.

Les compagnies étrangères sont même priées de doubler l''emport de kérosène de leurs avions, pour qu''ils puissent repartir sans faire le plein.

Ce week-end ne devrait pas voir les lycéens quitter non plus le terrain de contestation.

Même si les actions ont essentiellement une valeur symbolique, très modeste en termes quantitatifs, il semble que l''imagination ait pris une certaine forme de pouvoir un peu partout, notamment à Paris, aux alentours de l''hôtel Matignon, rassemblant à chaque fois quelques dizaines à quelques centaines de personnes.