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Société

Sondage IFOP pour le Sud Ouest

LGV : RFF ravi d'un sondage favorable, même si "pas dans la finesse"

Rédaction

eitb.com

Les nouvelles lignes Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Espagne recueilleraient l'adhésion de 89% de la population du Sud-Ouest, même si 64% d'entre eux ne connaissent pas le projet.

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C''est un sondage de l''IFOP qui tombe plutôt bien pour son client, Réseau Ferré de France (RFF), l''opérateur en charge en particulier du dossier de nouvelles lignes LGV dit du Grand Projet Ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO), avec ce "89 % des habitants du Sud Ouest très favorables ou favorables aux lignes à grande vitesse Bordeaux-Espagne et Bordeaux-Toulouse".

Dans un communiqué de presse relayé par la Région Aquitaine ce mercredi, RFF se félicite d''y lire "l''appréciation très majoritairement positive des habitants du Sud-Ouest", qui constitue "un signal fort pour la poursuite de ce projet, riche d''avenir pour la région".

Département après département, l''adhésion à la création de nouvelles infrastructures ferroviaires serait de 96% pour le Tarn et Garonne, 93 % pour la Haute-Garonne, 92 % pour la Gironde, 83 % pour les Landes, 78 % pour les Pyrénées Atlantiques, 76 % pour le Lot et Garonne.

A Bordeaux, le Directeur Régional RFF pour l''Aquitaine et le Poitou-Charentes, Bruno de Monvallier, ne cache pas sa satisfaction de voir que l''idée que s''en font les gens, "en particulier via la presse régionale ou la radio", ne reflète pas forcément la réalité, qui trouverait dans ce sondage auprès de 809 personnes (interrogées entre le 7 et le 12 octobre 2010) "une approche objective de la perception des personnes les plus concernées", ainsi qu''une "façon d''orienter et d''améliorer au mieux ce type de projets".

Parmi les raisons d''adhésion au projet sont cités l''amélioration et la modernisation du réseau (34 %), la rapidité et le gain de temps (30 %), les nouvelles dessertes (17%), l''amélioration de la desserte de Toulouse (9 %), ou le lien vers l''Espagne (6%).

Parmi les éléments de rejets figurent l''impact sur les zones habitées (9 %), l''impact sur le paysage (6 %), les nuisances sonores (2%).

Le fait que 64% des personnes interrogées ne connaissaient pas le projet ne doit pas interférer avec la finalité du sondage : pour le Directeur Régional RFF, il contribue à sa façon à "l''intense travail de concertation avec les populations concernées, la spécificité de RFF depuis quelques années, mais dans une mesure jamais atteinte auprès des élus, des acteurs économiques et des associations".

Un discours qui passe mal, notoirement, au Pays Basque nord, toujours arc-bouté contre "un projet inutile et indécent en termes de finances publiques", Bruno de Monvallier l''admet, qui trouve dans ce territoire "une difficulté assez spécifique".

"Au Pays Basque nord, et en particulier sur certaines communes, notre volonté de concertation n''est pas toujours récompensée", déplore-t-il, "mais nous cherchons actuellement à contourner cette difficulté en contactant les populations concernées en dehors des canaux habituels", promettant de "mettre le paquet" sur cet aspect du projet.

Quelques éléments plutôt contradictoires lui font pourtant reconnaitre que "les cibles du sondage" n''ont pas pris en compte le fait que les personnes interrogées figuraient ou pas dans le futur faisceau des nouvelles lignes LGV.

"On n''est pas rentré dans la finesse", conclut-il.

Les opposants en sont déjà convaincus.

&' || 'nbsp;"La réponse au sondage aura lieu samedi 11 décembre à 15h à Bayonne où élus et associations manifesteront de concert derrière les tracteurs des agriculteurs", a immédiatement réagi le CADE.


Le sondage vu de plus près donne des résultats "plus contrastés"

Le seul critère retenu par RFF et transmis à l''Institut de sondage Ifop aura été de choisir des adultes "directement ou indirectement bénéficiaires du projet", c''est à dire les personnes vivants sur un département concerné par le tracé LGV, "ou limitrophes", puisqu''ont été retenus le Gers et les Hautes Pyrénées, qui ne seront pas traversés.

"Le panel n''a pas eu pour objet de cibler les gens par rapport au fuseau", justifie Bruno de Monvallier, "on s''adresse aux personne susceptibles de prendre le train à proximité".

L''indication d''une proportion conséquente de 9% de personnes hostiles aux expropriations que ce projet provoquera permet sans doute une lecture plus fine d''un phénomène déjà perçu lors des dernières élections régionales, à savoir un rejet massif des populations impactées, et une position de principe plutôt bienveillante pour les autres populations.

Si le sondage a pour finalité "d''évaluer la perception des habitants", il révèle aussi que 64% des personnes interrogées ne connaissent pas ce projet, et que, parmi ceux qui le "connaissent", 46% des personnes interrogées pensent qu''il s''agit de "moderniser les voies existantes".

Les opposants aux nouvelles voies LGV, qui le demandent depuis 1994, y verront une forme de cynisme de RFF qui, depuis 2006, refuse de prendre en compte ce scénario mais pose tout de même la question aux personnes sondées.

Au final, ce sondage d''évaluation de la perception du projet de LGV se présente surtout comme celui du mécontentement des usagers réguliers du train, 95% d''entre eux l''approuvant mais exigeant plus de rapidité et l''amélioration du réseau.


Réaction du CADE par communiqué de presse

"L''exercice commandé et payé par RFF (29 milliards de dette) ne prenait pas de trop gros risques", estime Victor Pachon au nom du CADE, "on est généralement pour ce qui est présenté comme "la modernité".

Et de rappeler que "d''après les propres études de RFF, l''amélioration des voies existantes entre Bayonne et Bordeaux permettrait un gain de temps de 17mn alors que la nouvelle ligne en gagnerait 21 pour plus de 5 milliards d''euros", ou que "RFF ne prend pas la peine de dire que 2 trains sur 3 seulement s''arrêteront à Bayonne et 1 sur 2 à Dax".

Avant de conclure : "Il y a quelques années, si on avait demandé aux Français s''il fallait construire des Concordes ils auraient dit oui au moins à 89%. Et pourtant Concorde n''existe plus. Il en est de même avec les TGV qui après avoir cannibalisé la SNCF sont aujourd''hui en fin de vie. La "fin du modèle TGV"est désormais annoncée y compris par les responsables de la SNCF et c''est sans doute ce qui nous vaut ce sondage superficiel".

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