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environnement et science

Pays Basque sud

Gaz de schiste : le Pays Basque, le pays aux 2.000 puits

Rédaction

Les réserves de gaz de schiste en Alava, Pays Basque, sont estimées à 180 milliards de mètres cubes, selon le gouvernement. Pour extraire cette quantité, il faudrait forer 2.119 puits.

  • Plusieurs projets de forage de gaz de schiste envisagés au Pays Basque. Photo: EITB

    Plusieurs projets de forage de gaz de schiste envisagés au Pays Basque. Photo: EITB

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Si le gouvernement basque veut extraire tout le gaz de schiste qu'il estime se trouver sur le territoire d'Alava, en Pays Basque sud, il faudra forer plus de 2.000 puits, a estimé le collectif "Fracking ez Araba", opposé à l'exploitation des gaz de schiste.

Les réserves de gaz de schiste en Alava sont estimées à 180 milliards de mètres cubes, soit plus de 60 ans de consommation de la Communauté autonome basque, avait dit le président basque, le socialiste Patxi Lopez, quand il annonçait l'an dernier une alliance entre son gouvernement et les compagnies américaines Heyco Energy et Cambria Europe.

Si tout ce gaz s'y trouve vraiment - les projets d'exploitation de gaz non conventionnel sont encore au stade des recherches préalables -, il faudra forer "2.119 puits" pour extraire tout le gaz contenu sur le territoire, selon les calculs du collectif "Fracking ez Araba".

L'exploration et l'exploitation d'une telle quantité de puits de gaz de schiste à travers la technique de la fracturation hydraulique, obtenue par l'injection d'eau et de produits chimiques à haute pression, exige aussi une quantité "impressionnante" d'eau difficile de récupérer. Un seul puits peut produire jusqu'à 30 millions de liquides pollués dans les sous-sol.

Les groupes écologistes, réunis dans la plateforme "Fracking Ez Araba", ne cessent de demander l'arrêt immédiat de toute prospection et d'exploration de gaz de schiste, en dénonçant les dégats sur les nappes phréatiques et l'environnement en général.

"Le gaz non conventionnel est le chant du cygne des combustibles fossiles," estime Mikel Otero, porte-parole du collectif. Le gouvernement ferait mieux d'investir les 100 millions d'euros du budget prévu dans les énergies renouvelables, a-t-il ajouté.

Le Pays Basque va être utilisé comme une zone d'expérimentation, alors que les habitants "ne sont pas suffisamment informés et consultés," a -t-il dénoncé.

S'appuyant sur des études, le collectif a averti que l'exploitation du gaz de schiste ne serait pas aussi rentable qu'annoncée et que les tuyaux utilisés pour l'extraction du gaz se détériorent rapidement. Des études américaines ont démontré que l'ampleur des fuites dans les puits gaziers est plus importante que ce que reconnaît l'industrie.


Le débat sur les gaz de schiste refait rage dans l'Union européenne

Une coalition de 40 ONG européennes (dont Les Amis de la Terre, Attac, WECF....) ont interpelé mercredi 25 avril le Parlement européen pour réitérer leur opposition au recours à la technique de fracturation hydraulique et au développement d'autres hydrocarbures fossiles - sables bitumineux et des gaz de houille - par les Etats membres.

Cette interpellation fait suite à la publication le 11 avril dernier d'un projet de rapport sur les gaz et huiles de schiste par le député polonais Sonik Boguslaw (Parti Populaire Européen Démocrates Chrétiens) auprès de la commission environnement du Parlement européen. Ce projet, qui appelle de manière claire au développement massif des gaz et huiles de schiste en Europe, est officiellement présenté au Parlement. Il devrait à n’en pas douter fortement influencer la position de l’Union Européenne sur ces hydrocarbures fossiles, confortant une fois de plus ses choix catastrophiques en matière de politique énergétique.

Ce rapport se refuse en effet à prendre en compte les innombrables pollutions chimiques et toxiques, les conséquences sanitaires, le gaspillage d'eau potable, la dévastation des territoires engendrés par l'exploitation des gaz et huiles de schiste aux Etats-Unis et ailleurs, préférant faire la part belle aux volontés des industriels pétroliers et gaziers.

"La promesse d'eldorado économique lié à l'exploitation des gaz et huiles de schiste occulte gravement la réalité des impacts environnementaux et sociaux qui leurs sont liés. Les députés européens doivent résister à la pression des lobbies pétroliers et gaziers, et écouter enfin la parole citoyenne", estime Romain Porcheron, des Amis de la Terre France.

Exploiter les gaz et huiles de schiste, mais aussi les sables bitumineux ou les gaz de houille accroitra irrémédiablement les émissions de gaz à effet de serre et prolongera d’autant plus la dépendance de l’Europe aux énergies fossiles, au détriment de la transition énergétique basée sur la sobriété et l’efficacité énergétique et le développement des énergies renouvelables locales, estiment les ONG.

Elles appellent les Etats membres de l'Union Européenne à suspendre l'ensemble des activités d'exploration ou d'exploitation de gaz et huiles de schiste déjà en cours, à abroger l'ensemble des permis aujourd'hui valides et à bloquer tout nouveau projet.

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