Le bras de fer entre les cafetiers de Bayonne et le Maire de la ville, Jean Grenet, ne baisse pas d''intensité, avec une journée de lundi où les premiers ont manifesté de façon assez spectaculaire leurs lassitudes de voir la municipalité fermer tout dialogue possible quant à la restriction de fermeture nocturne imposée depuis juin dernier.

C''est à l''occasion de diverses "réunions d''information" sur la mise à disposition de verres réutilisables (baso berri) aux prochaines fêtes de Bayonne, cet été, que le ton est monté, les cafetiers ayant débarqué à 40 là où l''adjointe chargée du dossier, Martine Bisauta, les attendait par petits groupes de 4 ou 5, afin de se voir expliquer le système mis en place par la société choisie, Ecocup. Avant de partir en ordre rangé, 5 minutes après.

En déduire que les cafetiers refuseraient un geste "éco-citoyen" comme le verre écolo est plutôt fort de café, et la lecture de certains articles de la presse locale ce mardi matin n''a pas enchanté certains tenanciers, qui prirent le temps d''expliquer largement à leurs clients leurs points de vue sur la question.

Le coeur du problème réside dans ce refus de la municipalité de considérer la baisse de chiffres d''affaires des professionnels des troquets depuis que les établissements sont tenus de fermer plus tôt du lundi au jeudi.

Cette restriction imposée par arrêté municipal, présenté comme une mesure expérimentale sur 6 mois pour limiter les nuisances nocturnes, devait être un dispositif à analyser et rediscuter entre élus et cafetiers, mais sa prorogation sans discussions possibles "au moins jusqu''à la fin 2011, voire au-delà" marquait tout autant une impossibilité du dialogue qu''une atttitude plus frontale des bars bayonnais.

En avril dernier, cette situation de blocage amenait Pierre Barat, le représentant des cafetiers et restaurateurs bayonnais (démissionnaire depuis, "par lassitude", résume-t-on à Bayonne), à envisager la relance d''une procédure devant le tribunal administratif, et des actions plus coercitives.

Après la démonstration de force de lundi matin, force est de constater que l''opération "baso berri" pour les Fêtes de Bayonne (un marché portant sur 1,5 million de gobelets) est désormais le front visible de cet affrontement.

Du côté de la Ville de Bayonne, Martine Bisauta estime que "tout est mis en place pour que l''affaire capote", et, pour montrer sa volonté de ne céder en rien, est déjà annoncé un arrêté municipal visant à interdire le verre jetable, voire à mettre la pression sur l''autorisation d''installation des traditionnels comptoirs extérieurs pendant les 5 jours de Fêtes.

Balivernes, répliquent dès aujourd''hui certains cafetiers, qui ne baissent pas d''un ton comme souhaité, et de rappeler que les uns et les autres sont largement capables de passer par d''autres fournisseurs pour proposer du baso berri à leurs clients, et contourner ainsi ce rappel autoritaire à l''ordre.

Dans leurs bureaux de Ceret (Pyrénées Orientales), les dirigeants d''Ecocup attendent avec angoisse de savoir s''ils lanceront ou pas la fabrication de cette commande pharamineuse, dont la production doit commencer dans 10 jours. Ou pas.

Poings sur leurs comptoirs, les cafetiers attendent certainement autre chose qu''un courrier rigide de la Ville de Bayonne pour en accepter le feu vert.