Société
Verres ré-utilisables
Rédaction
eitb.com
Le nouveau mode des Fêtes, avec des verres réutilisables, est une excellente idée en théorie, mais, à Bayonne, en pratique, "tout le système peut s'écrouler", prévient le prestataire Ecocup.
A deux mois des (monstrueuses) Fêtes de Bayonne, la présence de verres ré-utilisables sur l''ensemble des troquets de la ville est une certitude acquise, mais pas forcément l''assurance que cette réflexion éco-citoyenne ne sera pas un gigantesque bazar auquel seront confrontés les 1,2 millions de festayres cumulés sur 5 jours.
Au centre de la discussion reste toujours immiscé le bras de fer entre la Mairie et les cafetiers, qui estiment que l''acceptation de ce nouveau mode de service aux bars aurait dû déboucher sur le ré-examen des contraintes actuelles de fermeture nocturne durant la semaine.
Depuis quelques jours, la société Ecocup, en charge en tant que prestataire unique choisi par la municipalité, a lancé la production de 1,5 millions de gobelets, floqués pour la plupart de l''affiche des Fêtes, mais dans une certaine angoisse vis à vis du sentiment que le concept peut être "torpillé" de l''intérieur, confie le Directeur commercial Emmanuel Torrent.
En effet, la rentabilité de l''opération ("impossible la première année, vu les investissements") repose en fait sur un taux moyen de 10% de non-retour des verres consignés : acheté un euro à sa première utilisation, les bestazale ont ensuite le choix de se le faire rembourser au même prix, ou de le conserver comme un souvenir particulier de cet été 2011.
Le mécanisme financier est ensuite le suivant : 150.000 gobelets "conservés" fabriqués à environ 15 cts d''euro, mais achetés à un euro, représentent donc un bénéfice brut de 127.000 euros.
Avec 120 personnes recrutées pour laver les gobelets&' || 'nbsp; et fournir les bars pendant 5 jours, et l''installation de "centrales de lavage effrayantes, que nous étions les seuls à pouvoir mettre en place", précise Emmanuel Torrent, le "schéma du pire" est donc connu, quand, sur les 250 "cafetiers, restaurants et sandwicheries" recensés officiellement, entre 15 et 50 cafetiers envisagent de fait de passer par le prestataire de leur choix, refusant à la municipalité de décider à leur place d''un interlocuteur unique, quand cette demande leur est parvenue par une lettre recommandée en début de semaine.
Avec jusqu''à 20% de verres qui resteront dans leurs bacs, et n''auront donc aucune possibilité d''être conservés, le bénéfice brut en serait directement affecté.
Une situation jugée absurde par la société Ecocup, qui ne cache pas le fait que "tout le système peut s''écrouler".
"Certains d''entre eux veulent rester en dehors du système, avec une première conséquence : plusieurs types de verres ré-utilisables impliquera que vous ne pourrez l''échanger que dans l''endroit où vous l''avez pris, et pas partout dans la ville comme envisagé pour que le projet fonctionne", réagit Emmanuel Torrent.
Selon lui, le temps jouerait dans le sens de l''apaisement, mais le mal sera fait : "Quand ces cafetiers auront besoin de la Mairie, elle saura certainement se rappeler de leurs comportements pendant les Fêtes", estime-t-il.
Mais une collectivité publique n''a absolument pas le droit de s''inviter dans leurs choix, rétorquent les cafetiers mutins, qui évoquent une autre "clause officieuse" (voir ci-dessous) dans l''appel d''offres.
Derrière la volonté éco-citoyenne affichée, la société Ecocup reversera 15% de son chiffre d''affaires généré à la Ville de Bayonne, une manne annuelle d''environ 270.000 euros, habituellement redistribuée aux cafetiers eux-mêmes à Dax, ou dans d''autres places de fêtes.
En fin de semaine, les élus bayonnais reconnaissaient l''existence de cette "rétro-commission", et proposaient discrètement de la reverser partiellement aux professionnels des troquets.
Un "petit arrangement" qui n''y a pas suffi, la réouverture des négociations sur les horaires de fermeture étant la seule sortie de crise attendue.
Seul point de convergence commune, du côté des élus et des cafetiers : "De toute façon, on s''en fout, on va faire à notre idée" pourrait devenir la devise d''une ville où, décidément, rien ne se passe ici comme ailleurs.
Ville de Bayonne : "la rétro-concession n''a rien d''un arrangement opaque"
A la suite de la publication de l''article, Martine Bisauta, Adjointe à la Ville de Bayonne et en charge de ce dossier au sein de ses responsabilités de Développement Durable, a tenu à clarifier le principe de cette rétro-cession, "que les cafetiers présentent comme une négociation sur un coin de table, quand son principe a été défini et acté par vote municipal le 31 mars dernier".
L''usage de la concession de 15% est une pratique habituelle dans ce genre de marché, précise l''élue, et son principe repose sur une sorte d''amortisseur des frais engendrés par l''alimentation en électricité ou en haut des centrales de nettoyage et séchage des gobelets.
Ces 15% peuvent donc rester intégralement la propriété d''Ecocup s''ils prennent à leur compte l''ensemble de cet équipement ponctuel.
Dans le cas où la Ville de Bayonne fournirait cette prestation, 10% sera versé aux cafetiers et 5% échoiront à la Ville, qui, "avec un budget d''équipement de plus d''un million d''euros, ne s''excusera pas de pouvoir faire baisser la facture aux contribuables bayonnais", précise Martine Bisauta.
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