La convocation de presse par la municipalité de Bayonne concernant l''utilisation de verres ré-utilisables pour ses prochaines Fêtes, du 27 au 31 juillet, soit dans un peu plus d''un mois, aurait pu être l''occasion de voir rassemblés les principaux élus en charge du dossier ainsi que les cafetiers de la Ville, mais la photo de famille n''aura pas eu lieu.

"A Bayonne, on aura réussi à étonner du monde autour de nous", résumera, exaspérée, Martine Bisauta, adjointe au Développement durable et à la Participation citoyenne, pour qui l''abandon des 6,5 millions de verres jetables en plastique sera une incontestable avancée éco-citoyenne, que "personne ne conteste plus", mais qui doit passer par un ultime coup de poing sur la table.

Sur le comptoir extérieur, plus précisément faudrait-il dire, un mobilier caractéristique (et lucratif) des professionnels, mais dont l''autorisation sera conditionnée à l''engagement vis à vis d''un prestataire unique choisi par la Ville après un appel d''offres européen.

Pour les quelques cafetiers récalcitrants "qui peuvent faire exploser tout le système", toute polémique n''a plus lieu d''être sur l''utilisation de verres ré-utilisables différents de ceux proposés par la société Ecocup.

Pour le succès d''une manifestation qui dénombre près de deux millions de visiteurs cumulés en 5 jours, les préoccupations en terme de sécurité sanitaire et mais également d''image donnée à l''extérieur impose "un système homogène qui repose sur la responsabilité de tous pour l’intérêt de tous : élus, professionnels et consommateurs".

Dix-neuf réunions n''ont pas réussi à rassembler la totalité des cafetiers sur ce sujet, du moins officiellement quand le bras de fer entre les deux camps portent sur d''autres griefs, en particulier sur l''assouplissement des mesures de fermetures anticipées des troquets mis en place en juin 2009.

Aujourd''hui, Martine Bisauta espère avoir convaincu "au moins 90%" des 150 cafetiers du périmètre intérieur des Fêtes, et s''en contentera à l''aide d''un dernier arrêté municipal sous le bras.

Contre les tenants d''une "pure folie", l''autorisation des comptoirs extérieurs sera donc liée au contrat d''engagement avec la société Ecocup, point final. Et les contrevenants (verres jetables ou verres ré-utilisables différents) feront l''objet de contraventions et verront leurs comptoirs extérieurs démontés

"Les cafetiers récalcitrants ont pris conscience de notre position franche et définitive", répète Martine Bisauta, pour qui ce sujet de société partagé par tous ne peut plus s''embarrasser de bisbilles stériles.

Dans les rues de la capitale labourdine, ce matin, on voit bien mal comment une dizaine de cafetiers pourrait aujourd''hui faire de ce sujet éco-citoyen le meilleur bras de fer ici pour obtenir des avancées sur d''autres sujets de contestation.