Au lendemain de la mise en examen du médecin urgentiste Nicolas Bonnemaison pour "empoisonnement sur personne vulnérable", de nombreuses personnes se sont mobilisées sur le réseau social Facebook pour manifester leur soutien au médecin soupçonné d''euthanasie active, alors que les médias se sont dédiés surtout à enquêter sur la vie privée et la personnalité du médecin. L''ouverture d''un débat plus général sur l''euthanasie se fait attendre.

Un groupe Facebook baptisé "Soutien à Nicolas Bonnemaison" et une page Facebook baptisée "Soutien à Nicolas Bonnemaison, urgentiste soupçonné d''euthanasie active" ont reçu en peu de temps le soutien de centaines d''internautes.

Parallèlement, les administrateurs du groupe, Maialen Pozik, Francis Gastambide, Miren Gastambide-Gravet et Mathias Arnaud, ont lancé une pétition en ligne à l''attention du ministère de la Santé.

Dans cette pétition, les signataires apportent leur soutien "inconditionnel" au docteur Nicolas Bonnemaison, "qui a toujours pratiqué la médecine avec humanité, intégrité et intelligence". Selon les signataires, "il respecte avant tout le patient, à qui il épargne des souffrances inutiles, et qui lui permet un départ en tout dignité". Et de conclure sur un extrait du serment d''Hyppocrate:

"Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement les agonies. Je remplirai mes devoirs de médecin envers tous les patients avec conscience, loyauté et intégrité. Ne pas prolonger inutilement des souffrances à des pers condamnées. Permettre un départ digne à la personne et à son entourage".

Autre son de cloche du côté des médias

Rares sont les médias qui ne se sont pas faits l''écho de l''affaire. Si tous se centrent sur le volet judiciaire de l''affaire, de nombreux ont voulu enquêter sur la vie privée et la personnalité du médecin.

Ainsi, du Monde ("Les mystères du docteur Bonnemaison, médecin confirmé, homme fragile") au Parisien ("Le Dr Bonnemaison, un médecin surmené"), les envoyés spéciaux se sont surtout dédiés à souligner les problèmes psychologiques du médecin, ses "problèmes de dépression", le suicide de son père,... Aucune enquête, par contre, sur la souffrance des patients dont il a abrégé la vie...

Le cas du Dr Bonnemaison, est-il condamné à devenir un simple fait divers ou réussira-t-il à déclencher un nouveau débat sur l''euthanasie et aidera-t-il à "sortir de l''omerta sur l''euthanasie", pour reprendre l''expression de son avocat Me Arnaud Dupin?