Zorrozaurre, péninsule à l'ouest de Bilbao

Carreaux cassés, parpaings et murs tagués, Zorrozaurre ressemble, aux premiers regards, à une friche comme on en voit dans les villes lourdes d''un passé industriel. Des usines, des hangars, des peintures écaillées, des jardins abandonnés. Plus loin, vers le centre de la péninsule, une haute maison de guingois dresse sa tête au dessus des ruines industrielles, comme un animal curieux. C''est vers elle que nous nous dirigeons.

Seuls des géraniums aux couleurs vives, sur un appui de fenêtre, témoignent d''une quelconque vie.

Derrière un grillage solidement cadenassé se tient un fatras incroyable de casiers de bouteilles de bières colorés sur une espèce de terrain vague. Au fond, un toboggan en plastique rouge. A une des extrémités de cette cour, un panneau presque incongru : "Propriété privée, défense d''entrer".

Cette péninsule désolée fait actuellement l''objet d''un énorme projet de restructuration, mené par l''architecte anglo-irakienne Zaha Hadid, lauréate du Pritzker Price. D''ici vingt à trente ans, cette presqu''île deviendra une île, à l''architecture futuriste. Des logements, des entreprises, des résidences d''artistes. Et un hôpital, déjà en chantier, au pied d''un skate park.

Plus loin le long du fleuve, quelques entreprises tiennent encore le coup. Des cafés populaires, sortis tout droit des années soixante-dix, une boucherie, une marbrerie, comme les survivants d''une époque révolue. Malgré tout, c''est bien peu de choses pour faire face à la reconquête de l''Ouest bilbaino.

Retrouvez le reportage photo sur Facebook.