cerrar buscador
Bilatu

21:11

europe

Démission de Berlusconi

De Berlusconi à Monti, l'oligarchie se consolide en Italie

Frederik Verbeke

Mario Monti a été chargé de former un nouveau gouvernement par le président Giorgio Napolitano, dimanche, succédant officiellement à Silvio Berlusconi.

  • Mario Monti a été chargé de former un nouveau gouvernement. Photo: EFE

    Mario Monti a été chargé de former un nouveau gouvernement. Photo: EFE

  • Whatsapp
  • Whatsapp
  • telegram
  • Envoyer

L'Italie a tourné la page Berlusconi. Le Cavaliere, celui qui se qualifiait de "meilleur président du Conseil de l'Histoire d'Italie", "le Messie", "aimé par tous les Italiens", a démissionné samedi soir. L'ex-commissaire européen Mario Monti a été chargé de former un nouveau gouvernement par le président Giorgio Napolitano, dimanche, succédant officiellement à Silvio Berlusconi.

Mario Monti a déclaré dimanche soir qu'il allait s'atteler immédiatement à la formation d'un nouveau gouvernement avant de "guérir" les finances du pays et de relancer la croissance. Comme prévu, il en a reçu le mandat au Quirinal en début de soirée, après une courte journée de consultations entre le président Napolitano et les partis politiques.

La démission de Silvio Berlusconi a suscité une ambiance de "printemps arabe" dans les rues de Rome samedi soir. Des milliers d'Italiens ont fêté son départ comme s'ils s'étaient libérés d'un dictateur. La chute de Berlusconi, provoquée par la crise économique, des affaires de corruption, la rupture sociale, et la débâcle des institutions, ressemble d'une certaine façon à la chute de Moubarak en Egypte et de Ben Ali en Tunisie.

Or, il existe une différence importante entre les bouleversements politiques dans les pays arabes et le départ de Silvio Berlusconi. En Italie, ce n'est pas le peuple, voire la démocratie, qui a fait chuter le Cavaliere et son gouvernement, mais l'oligarchie en place, sous l'œil bienveillant des marchés (ou les marchés, sous l'œil bienveillant de l'oligarchie...).

Ce sont le président italien, Giorgio Napolitano, les marchés internationaux, avec la directrice générale du FMI Christine Lagarde et le nouveau directeur de la Banque centrale européenne Mario Draghi, et l'oligarchie européenne, avec Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, qui ont poussé Berlusconi à partir, tout en promouvant l'entrée de Mario Monti qui était, selon eux, le meilleur candidat pour succéder au "Cavaliere" et prendre la tête d'un gouvernement intérimaire. Tout comme Papadémos en Grèce, Monti provient du milieu bancaire, économique et institutionnel du monde de la finance internationale.

Le peuple italien a beau fêter le départ de Silvio Berlusconi, qui a laissé l'Italie dans un marasme financier avec une dette à 1.900 milliards d'euros, soit 120% de son PIB, l'avenir s'annonce peu radieux.

En remplaçant Silvio Berlusconi et son gouvernement par un gouvernement de technocrates, économistes et banquiers qui ont contribué jadis à générer la crise actuelle, c'est l'oligarchie déjà en place qui sort grand vainqueur de ce "bouleversement". Si Berlusconi était en politique pour défendre ses propres intérêts au lieu des intérêts des Italiens, le principal souci du nouveau gouvernement sera sans doute le marché financier et l'argent, voire le sauvetage de l'oligarchie, et de faire croire au peuple qu'il est en démocratie.

Le départ de Berlusconi a été comme le sacrifice d'un bouc émissaire destiné à calmer la colère et la crise qui frappent la société. Or, si l'Italie a tourné la page Berlusconi, le chapitre Oligarchie est encore loin d'être terminé.

En plus, le retour à la page Berlusconi est toujours possible. Silvio Berlusconi a annoncé qu'il restera en politique et qu'il espère "reprendre le chemin du gouvernement".

Le Peuple de la Liberté (PdL), formation fondée par le président du Conseil démissionnaire, a donné son accord au choix de Mario Monti, mais en y mettant plusieurs bémols: pour le PdL, le gouvernement Monti ne devrait être qu'une équipe intérimaire formée de techniciens, chargée de mettre en oeuvre les mesures d'austérité nécessaires à sortir l'Italie de la crise de la dette, et ne compter dans ses rangs aucun des ennemis politiques de Berlusconi.


Commentaires

  • Les infos du Pays Basque

    • Euskal Herria

      Euskal Herria

      Retrouvez toutes nos actualités les plus récentes relatives au Pays Basque recueillies sur une seule page.