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politique

Prisonniers

Bayonne: 15.000 manifestants pour les prisonniers et la paix

Rédaction

Plusieurs milliers de personnes ont défilé à Bayonne pour manifester leur soutien aux prisonniers et appeler les gouvernements français et espagnol à s’engager davantage dans le processus de paix.

01:24
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Le Pays Basque poursuit sa marche vers la paix. Plusieurs milliers de personnes (14.500 selon la police, plus de 15.000 selon les organisateurs) ont défilé ce samedi à Bayonne pour manifester leur soutien aux prisonniers inculpés d'appartenance à l'ETA et appeler les gouvernements français et espagnol à s’engager davantage dans le processus de paix. De nombreux manifestants ont également dénoncé l'extradition d'Aurore Martin et réclamé sa libération.

Le cortège est parti vers 15h30, Place des Basques, sous la pluie. Des familles de prisonniers marchaient en tête du défilé, en portant des photos de prisonniers, dont celle d'Aurore Martin. Des "Joaldun", personnages de la mythologie basque, arboraient des portraits d'Aurore Martin.

Une autre banderole demandant le "respect des droits des prisonniers politiques basques" était tenue par des élus. La député socialiste Colette Capdevielle a estimé que "la question du sort des prisonniers basques est un élément clé de la résolution du conflit".

Interrogée sur les propos du ministre de l'Intérieur Manuel Valls, la député a affirmé que "le rôle des parlementaires est d'exercer un contrôle sur l'executif" et que les manifestants étaient là "pour lui montrer l'inverse".

 

 

Parmi les manifestants se trouvaient des élus de tous bords: les députés socialistes Colette Capdevielle et Sylviane Alaux, la sénatrice PS Frédérique Espagnac, Philippe Poutou (NPA), Olivier Dartigolles (PCF), les conseillers généraux Kotte Ecenarro et Alain Iriart, Xabi Larralde (Batasuna), Alice Leiciagueçahar (EELV) et de nombreux maires et conseillers municipaux du Pays Basque nord, mais aussi des élus du Pays Basque sud, une délégation corse, des occitans et des bretons.

Ces derniers jours la manifestation avait déjà reçu de nombreux soutiens. De la gauche indépendantiste au collectif catholique Atxiki Berrituz et l’évêque de Bayonne, en passant par l'immense majorité des partis politiques, syndicats et associations, "jamais la question des prisonniers basques et le processus de paix n'ont provoqué pareil mouvement de solidarité", s’est réjoui le collectif Herrira, à l’origine de cette manifestation.

Selon les manifestants, le règlement de la question des prisonniers et des réfugiés est "un incontournable, un passage obligé, dans le processus de paix en cours". Leurs revendications concernant les prisonniers "ne sont que des demandes liées à la simple application du droit actuel," selon une porte-parole d'Herrira. "Point besoin de légiférer ou de créer de nouvelles dépenses publiques; nous ne demandons à l'Etat français et espagnol que de respecter leurs propres lois!".

Ils réclament, par exemple, de mettre fin au "traitement discriminatoire" appliqué aux prisonniers basques et aux mauvais traitements, que les prisonniers soient incarcérés au plus prés de leur milieu familial et que les détenus atteints de maladies graves soient libérés (sous contrôle judiciaire).

Selon Herrira, quelque 136 prisonniers basques sont actuellement en détention en France et 469 en Espagne. La plupart de ces militants sont retenus à plusieurs centaines de kilomètres de leurs foyers. Fin octobre, le barreau des avocats de Bayonne a adopté une motion réclamant la fin de la politique d'éloignement et de dispersion des détenus.

 

 

Cet appel de la société basque en faveur de la paix et du respect des droits des prisonniers se produit non seulement un an après la Conférence internationale pour la paix et l’annonce de la fin de la lutte armée de l’ETA, mais aussi après deux semaines marquées par de fortes tensions entre le Pays Basque nord et Paris suite aux déclarations polémiques de Manuel Valls et l’extradition d’Aurore Martin.

La manifestation a été l'occasion d'indiquer aux "matamores de Paris que la ligne rouge a été franchie et que la population du Pays Basque poursuivra dans la voie du processus de paix," a estimé Gabi Mouesca, ancien président de l'Observatoire international des prisons.

"Les récentes déclarations du ministre de l'Intérieur Manuel Valls qui tiennent de l'irresponsabilité la plus dramatique, ainsi que les derniers développements de l'affaire Aurore Martin ont contribué à l'évidence à une prise de conscience du déficit démocratique touchant le Pays Basque," a-t-il estimé.

 

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