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Société

Lignes à Grande Vitesse

LGV basque : les conclusions de "médiation" n'ont surpris personne

Ramuntxo Garbisu

eitb.com

Mme Meaux satisfaite de l'intégration prévue de la LGV sur le tronçon Bayonne-Biriatou, l'opposition d'élus et de collectifs sans réponses sur sa remise en question : découvrez la vidéo du tracé

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Les conclusions de trois mois de travail de Marie-Line Meaux sur les conditions d'intégration d'une future ligne LGV sur le tronçon basque de Bayonne à Biriatou n'ont surpris personne ce mardi à la sous-Préfecture de Bayonne, où cette haute-fonctionnaire de l'Etat les a présentées tout à tour aux élus concernés, à la presse, puis aux représentants des collectifs opposés au projet.

Comme nous l'annonçions dès ce vendredi, Mme Meaux a essentiellement veillé à qualifier son intégration de "possible", même si, elle le répéta plusieurs reprises, "cette nouvelle ligne ne sera ni invisible ni indolore".

Une présentation qui fut loin de convaincre les élus opposés à ce projet : dans les prochains jours devrait être adressée aux Ministres concernés une demande d'entrevue "afin d'être réellement entendus".

L'absence des élus pro-LGV, locaux ou parlementaires, sans doute importunés par la météo (maussade ces jours-ci sur le Pays Basque) ne fut pas vécue par les participants élus comme un "paradoxe nouveau".

A l'extérieur de la sous-Préfecture, un rassemblement de citoyens opposés au projet attendaient que ressortent leurs délégués, pas plus impatients que cela de constater comme annoncé que "les conclusions de Mme Meaux étaient notifiées dans sa lettre de mission initiale".

Tout un chacun pourra bientôt être en mesure de constater par soi-même la "meilleure intégration possible" du projet, "comme si vous le faisiez en hélicoptère", a précisé Mme Meaux : RFF mettra sur son site la simulation virtuelle du passage de la LGV sur son tronçon basque.


Sur le tracé, ça coince, mais "ça passe au mieux possible"

Le taux de 60% d'enfouissement est ramené à 35% sur l'ensemble du tronçon ("47% si on ne considère pas les 5 kms de viaduc"), l'expropriation incontournable est de l'ordre de 60 habitations ("voire plus si les propriétaires avoisinants en font la demande"), la destruction d'une centaine d'hectares de surfaces agricoles sera nécessaire, et "tout sera fait selon une obligation de résultats en termes d'environnement", assure-t-elle.

Un observatoire sur les nuisances sonores sera proposée, et est bien confirmée une différence de 37 mètres de hauteur entre les projets espagnol et français.

La préconisation d'une réflexion territoriale propre au Pays Basque (en termes d'intégration économique, de transports collectifs) fait bien partie du packaging final, que Mme Meaux précisa bien comme étant une "mission", remplie à son sens, et non pas une "médiation", jugée hors-sujet dans le cadre de sa venue.

"La notification qui m'a été faite par le Ministre de l'Environnement, Jean-Louis Borloo, et par le Secrétaire d'Etat aux Transports, Dominique Bussereau, consistait à voir comment intégrer au mieux ce projet, qui aura une emprise finale de 80 mètres de large, et comment préciser la feuille de route de l'opérateur RFF", précisa-t-il une nouvelle fois.


L'opérateur RFF s'estime "rassuré"

A ses côtés, le Chef de projet Grand Sud-Ouest de RFF (Réseau Ferré de France), Christian Maudet, (qui ne se rongeait pas les sangs d'inquiétude) estima que "le travail de Mme Meaux permet aujourd'hui de rassurer la population", et de se montrer "satisfait des conditions dans lesquelles se déroulera fin mai la prochaine réunion fin mai à Matignon avec le Comité de Pilotage" mis en place par l'Etat.

Un retour d'expertise jugé "rassurant" : "La preuve est désormais apportée que des méthodes techniques permettent d'intégrer cette ligne nouvelle, la phase de concertation et de dialogue actuellement bloquée va pouvoir reprendre", s'est-il félicité.


Pour les élus opposés à la LGV, "la lutte continue"

Si Mme Meaux pense avoir perçu chez les élus reçus un peu plus tôt "le sentiment que le travail était fait sur certains points", elle a par contre admis que "son travail n'a pas permis de répondre aux attentes ou aux critiques" de ceux, nombreux cette après-midi, qui demandaient une nouvelle fois que soit ré-évaluée la pertinence du projet.

Partagés entre l'incompréhension ("Elle ne nous a pas entendus") et l'agacement ("On est venus pour rien"), les élus des trois communautés de communes du Sud Pays Basque ont surtout eu l'impression que "les questions restent entières" et que "les incohérences demeurent".

Si, en conférence de presse, Mme Meaux se fendit d'un "Avant qu'on en soit réduit au trafic prévu en 2050, beaucoup d'eau passera sous les viaducs !", c'est bien la demande de la ré-évaluation du trafic passagers et fret, et donc la nécessité de cette nouvelle ligne, qui fut consignée hors-sujet depuis sa venue, ce que continuent de déplorer les élus.

Bien que, pour Odile de Coral, Maire d'Urrugne, la promesse orale de "réfléchir au niveau réel de saturation des lignes existantes" semblait la seule note potentiellement possible, Alain Iriart, maire de St Pierre d'Irube, estimait sans ambages que "cette tentative d'anticiper les conséquences de la LGV sans avoir le pouvoir de remettre en question son utilité a fédéré encore un peu plus le front des élus qui s'y opposent, et la mobilisation continue".

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